Les prix moyens à Paris se sont stabilisés depuis Mai 2022 autour de 10 200 € / m² en moyenne alors qu’un an auparavant ils avaient franchi la barre des 11 000 € / m². On constate un attentisme de la part de certains acheteurs qui espèrent voir une baisse des prix.
Les taux de crédits remontent depuis quelques mois, La Banque de France a même indiqué qu’ils pouvaient atteindre 3% d’ici la fin de l’année 2022, une augmentation significative qui aura un impact sur la possibilité d’emprunt de certains acheteurs potentiels, ceci simplement évince un nombre d’acheteurs du marché, et rend l’achat plus contraignant pour d’autres. D’autre part, on voit un sursaut de la demande due à la baisse des prix dans certaines villes.
La fin de la pandémie promet un retour des acheteurs internationaux, ce qui devrait contribuer à maintenir la demande ainsi que la stabilité des prix (à Paris les acheteurs internationaux représentent 8 à 10 % des transactions en temps normal, ce nombre a chuté à 2% pendant la pandémie). Les acheteurs américains par exemple sont de retour à Paris, et profitent du taux de change EUR / USD en leur faveur si ils souhaitent investir dans l’immobilier en Europe, ceci semble accélérer les projets de ceux décidés à investir en France notamment. Les restrictions liées au Covid étant levées on constate un net retour des acheteurs et vendeurs internationaux.
Certains titres (comme le Parisien) suggèrent que les prix pourraient passer sous la barre symbolique des 10 000€ / m² franchie en Septembre 2019. La Banque centrale européenne estime qu’il y a une surcote des prix immobiliers de 10 % à 60 % selon les pays et villes en Europe. Aux USA on parle d’une correction des prix immobiliers allant jusqu’à 50% par endroits et d’un « éclatement imminent de la bulle », des gérants de Hedge Funds de Wall Street comme Ray Dalio parlent d’une possible crise comparable à 2008 ou même 1929. (Liens direct : https://youtu.be/XhEAtRVhqBA et https://www.cnbc.com/2022/06/17/dalio-is-right-to-short-europe-strategist-says-the-pain-will-go-on.html )
Historiquement les prix immobiliers mettent toujours un certain temps à réagir aux crises et sont influencés par des très nombreux facteurs économiques, sociologiques et psychologiques qui influencent les comportements des différents acteurs du marché.
Les prix stagnent et baissent à Paris et dans les grandes villes, alors que dans le reste du territoire ils continuent à progresser. L’inflation, la guerre en Europe ainsi que la remontée des taux d’intérêt après la politique monétaire très libérée pendant la pandémie ont un effet mécanique sur les marchés immobiliers, ces effets se font sentir depuis quelques mois (moins d’acheteurs sur le marché, conditions d’emprunt plus strictes, apports plus importants demandés par les banques et surtout le prix de l’emprunt devenu plus élevé à cause de l’augmentation des taux).
Seulement 35 % des français pensent que c’est le bon moment pour acheter, il y a un an ils étaient 70% selon un sondage IFOP/FANIM. Il semble très difficile d’anticiper l’évolution future du marché dans ces conditions changeant rapidement, les perspectives sont incertaines. La montée des prix soutenue durant la pandémie par des politique monétaires avec des taux très bas semble atteindre une limite mécanique, l’augmentation de taux a refroidi les marchés immobiliers et dans certains cas l’évolution des prix qui parfois ont même chuté comme Paris sur les 12 derniers mois.
